Édition du lundi 9 février 2009
Spectacle vivant: Christine Albanel vise «un effort de clarification et d'efficacité des dispositifs d'aides publiques» et un «partenariat» avec les collectivités territoriales
Après les Entretiens de Valois, qui se tenait le 30 janvier dernier, cycle de discussions consacré au spectacle vivant, un rapport de synthèse sur une réforme de la politique de lEtat dans ce secteur a été remis à Christine Albanel, la ministre de la Culture, par la direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles (DMDTS, ministère de la Culture). «Tous les interlocuteurs des Entretiens de Valois, aussi bien les collectivités locales que les professionnels, se sont accordés sur la nécessité dune réforme de la politique de lEtat dans le secteur du spectacle vivant.»
Le rapport contient de nombreuses propositions autour de trois axes principaux:
- une rénovation de la gouvernance des politiques culturelles;
- un effort de clarification et defficacité des dispositifs daides publiques;
- une meilleure circulation des artistes et des uvres.
«La phase des Entretiens de Valois est terminée, on entre maintenant dans la négociation et le mise en uvre», a déclaré la ministre de la Culture. Pour «rénover les politiques publiques de ce secteur», la ministre a décidé de lancer trois chantiers. «Dès à présent, trois réformes sont lancées», a affirmé la ministre:
- une réflexion sur les labels accordés par lEtat aux scènes et compagnies;
- un «partenariat» avec les collectivités territoriales;
- une «circulation des artistes et des productions.»
Selon le rapport de synthèse, l'Etat a accru ses concours au spectacle vivant de 100 millions deuros hors inflation depuis 2000, soit plus 5 % chaque année en moyenne, le montant total atteignant 640 millions deuros.
Les collectivités locales, qui financent près des trois quarts des dépenses liées au spectacle vivant (dont les communes pour la moitié), ont quant à elles amplifié ce mouvement: +12% pour les villes sur la période, et plus encore pour les régions dont le niveau de départ était plus faible.
Ces augmentations, largement supérieures pourtant au rythme d'évolution des autres budgets publics, n'ont cependant pas pu suivre l'accroissement mécanique des dépenses et la multiplication des lieux aidés et des équipes. «C'est ce qui explique le sentiment d'asphyxie budgétaire parfois dénoncé.»
Pour le budget de l'Etat, en effet, les aides sont attribuées à 80% à des structures (théâtres, orchestres, lieux divers) dont les frais fixes augmentent mécaniquement de 2 à 3% par an (salaires, charges sociales, fiches techniques).
Selon la ministre, «depuis dix ans la création de nouvelles salles, de nouveaux établissements publics, le lancement de grands travaux sur les équipements parisiens, ne sest pas ralentie.» Les perspectives des années à venir «vont sans doute conforter cet effet de ciseau, entre le dynamisme de la dépense, et la stabilisation des financements publics. Le cadrage du budget de l'Etat s'établit en effet globalement à 0% dans le contexte de la révision générale des politiques publiques. Des choix seront inéluctables.»
Pour accéder au rapport (fichier PDF, 2,2 Mo), voir lien ci-dessous.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2